REGIONALES 2010: PEUT-ON FAIRE CONFIANCE A NICOLAS DUPONT-AIGNAN? QUEL JEU JOUE DEBOUT LA REPUBLIQUE?

Publié le par CASTELMAURE

La question du rôle, occulte ou réel, de Nicolas Dupont-Aignan et de son club Debout la République, revient paradoxalement dans l'actualité avec le lancement de ces derniers dans l'aventure de la campagne des régionales.

Car il est plus flou, maintenant qu'il ne s'agit plus de faire perdre quelques précieux % aux "souverainistes concurrents" comme cela a été le cas aux dernières élections européennes quand on sait que, ayant refusé les appels à l'entente souverainiste lancés initialement par Paul-Marie Couteaux- lequel espérait à l'époque sauver son mandat d'eurodéputé, les listes Debout la Républiques n'aboutirent au mieux qu'à faire perdre les mandats de ce dernier ainsi que du nouveau numéro deux du Mouvement Pour la France, trop longtemps maintenu aux oubliettes par Philippe de Villiers, au pire à éliminer la perspective de "dynamique souverainiste" qui, en soi, aurait pu avoir eu lieu si elle avait été lancée dès le lendemain du referendum irlandais.

A condition bien sûr d'y associer, formellement ou non "l'aile droite de la majorité" pour essayer de reproduire le coup de 1999 mais nous savons que l'affaire Retailleau a montré que ce n'était toujours pas l'optique de Philippe de Villiers qui s'est repositionné à ce moment-là sur le terrain du "double langage de l'UMP" prise dans sa globalité, avec la conséquence d'entériner électoralement la désastreuse présidentielle de 2007. Or, c'est justement sur ce terrain-là que Nicolas Dupont-Aignan attaquait "Libertas" en cherchant à la "concurrencer".
Bien sûr, cette concurrence ne se posera pas aux élections régionales de mars et l'on peut penser que, une fois entérinés le "raccrochement" inévitable-NDA en était évidemment conscient et pour cause, cela le concerne aussi une fois son rôle terminé-de MPF/CPNT à la majorité présidentielle, Debout la République pouvait espérer "récupérer" ainsi une partie de l'électorat souverainiste s'étant porté sur "Libertas", ou s'étant abstenu devant cette ambiguïté apparente ou encore, ayant voté U.M.P. devant la surenchère des souverainistes à s'auto-neutraliser en insistant sur leur aspect "inutile" que constitue l'absence de toute compromission en politique.

Debout la République récupèrera certainement une partie de l'électorat souverainiste ce qui pourrait lui donner des résultats approchant de la barre des 5% au niveau national mais cela m'interroge tout de même. Etait-ce pour cela nécessaire de contribuer à l'élimination de la droite souverainiste et de la mort politique de ses tenants,  y compris l'énigmatique Paul-Marie Couteaux qui, devant son éviction certes indélicate de la tête de liste d'Ile-de-France, a naïvement répété les attaques stupides de NDA à l'encontre des dirigeants de "Libertas" sur leur prétendu atlantisme ou partisanat de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne? Assurément non dans l'absolu car Nicolas Dupont-Aignan serait plus audible aujourd'hui s'il avait contribué à une percée souverainiste aux élections européennes et tout laisse à penser que celle-ci aurait été insuffisante pour Philippe de Villiers qui se serait alors contenté de "ne pas partir sur un échec". Bruno Retailleau avait déjà été "flingué" politiquement par ce dernier et, s'il avait conservé son mandat, ne bénéficiant pas de l'ancrage vendéen, Patrick Louis aurait été contraint de négocier avec Debout la République la poursuite d'un mouvement souverainiste autonome de toutes façons.

Surtout, en persévérant à critiquer "l'UMP" comme un seul bloc-oubliant que ses véritables anciens amis Pasqua, Guaino, Myard, Luca s'y trouvent encore- et, sur une élection où la position européenne ne constitue pas l'enjeu, Nicolas Dupont-Aignan, comme Philippe de Villiers en 2007, se prive de l'électorat droitier qui veut avant tout la défaite de la gauche aux élections régionales.
Le rapprochement avec Dominique de Villepin, alors que l'on ne connaît pas encore l'issue de l'affaire Clerastream serait-il la clef du mystère? Peut-être mais le pacte Pasqua/Sarkozy après la fameuse élection européenne de 1999 et juste après la manoeouvre chiraquienne visant  à éliminer le   premier pour 2002 avec les conséquences que l'on connait "lie" encore le courant "euroréaliste" au chef de l'Etat.
Alors, simple aventure solitaire? Celui lui coûtera cher, assurément surtout si les résultats sont inférieurs à 5% dans la quasi-totalité des régions pour les raisons que je viens d'éluder.
Prémice d'un rassemblement "citoyen"? On n'entend plus parler de Jean-Pierre Chevènement depuis longtemps et Paul-Marie Couteaux, qui se rapproche d'ailleurs des milieux monarchistes aujourd'hui malgré son statut retrouvé de haut fonctionnaire de la République, n'a pas apprécié de perdre son mandat de député européen.

Finalement, comme les listes de sensibilité "identitaire" dont on remarque que le "gaullo-jacobinisme" de Nicolas Dupont-Aignan constitue l'écueil exactement inverse au sein de la "droite nationale" alors que la gauche, n'hésitant pas à recourir aux sondages "truqués" comme celui annonçant la liste Le Pen à 19% en PACA, comme ci celui qui était devenu indésirable dans le Midi pouvait récupérer en une seule élection les pertes structurelles (je l'ai démontré dans un précédant article) de son parti  désormais sans élus, sans réseaux et sans argent, semble reproduire la vieille technique mitterandienne du "chiffon rouge" que n'agite plus la majorité maintenant, jouant sur le côté raisonnable de l'électorat droitier pour qui "le FN ne constitue pas une solution" comme l'indique Xavier Bertrand.

Certes mais il constitue une solution pour la gauche et la seule parade reste malgré tout  d'aider toutes les sensibilités d'inspiration "patriotes" ou conservateurs, dans cette ère de désillusion généralisée, à empêcher le Front national d'atteindre la barre des 10% dans la plupart des régions et, quelque part, malgré mes souvenirs antérieurs à 1988 et en tout cas antérieurs à 1998, "c'est de bonne guerre", sauf en Nord-Pas-de-Calais car le "Système" a besoin de Marine...

Et celui dont le réquisitoire récent contre les banques est justifié mais guère constructif?
En tout cas, la vérité éclatera sur Nicolas Dupont-Aignan et son  rôle et l'on pourra dire alors "bel et pris qui croyait prendre". Le fondateur de "Debout le  République" négociera alors, je suis prêt à le parier, la reconduction de son mandat de député de l'Essone et aura cette fois-ci, je l'espère, la décence de ne pas accuser ses "concurrents" éventuels de "compromission avec l'UMP". Car ce sera sans doute dans l'éclatement de cette dernière, à supposer qu'elle soit possible et, en aucun cas, "en externe" que résidera la solution!
Ce n'est pas le député-maire de Cambrai François-Xavier Villain qui me contredira!

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T
<br /> On va la refaire puisque visiblement vous n'avez pas compris:<br /> <br /> les dernières élections législatives ont montré combien NDA est inexpugnable, pour l'heure, de sa circonscription. Les municipales ont démontré si besoin était que le soutien de la majorité<br /> présidentielle était totalement superflu.<br /> <br /> J'aime bien la subtile distinction que vous faites entre le positionnement trop identitaire et droitier... Le premier est pardonnez moi, partie prenante du second.<br /> <br /> Sur Ganley, je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous n'admettez pas votre erreur: Declan Ganley est un ultra-libéral atlantiste, favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE, hostile à la PAC...<br /> Positions qui sont tout à fait estimables, même si ce ne sont pas ni les miennes, ni les votres. Le seul problème, c'est qu'elles n'étaient pas du tout celles de Philippe de Villiers. C'est là une<br /> des raisons de son échec aux européennes.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> vous confondez "identitaire" et "droitier" alors que ce n'est pas du tout la même chose.<br /> <br /> <br /> Lorsque Philippe de Villiers réalisait de bons résultats, notamment avec Charles Pasqua, il était sur un positionnement "droitier"!<br /> <br /> <br /> En revanche, lorsqu'il s'est présenté à la présidentielle 2007, c'était sur un positionnement "identitaire"-tous les analystes politiques ont remarqué qu'il changeait de discours-et c'est là la<br /> raison de son échec, qui a eu un impact sur les européennes, d'autant plus qu'il ne s'en est jamais remis.<br /> <br /> <br /> Mais la plupart des anciens électeurs de Philippe de Villiers n'ont jamais entendu parler de Declan Ganley et ce n'est pas la raison essentielle de l'échec aux européennes qui trouve avant tout<br /> sa source dans l'échec de la présidentielle.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Votre article est, je le crains, assez incompréhensible. Vous reprochez à Nicolas Dupont-Aignan de s'être fait élire avec le soutien de la majorité présidentielle, et craigniez qu'il ne se rallie à<br /> l'avenir à l'ump.<br /> <br /> Cette crainte me paraît assez largement infondée. Tactiquement d'abord, puisque NDA est tout simplement le maire le mieux réélu de France (80%... Qui dit mieux?) Il est est inexpugnable et n'a pas<br /> besoin de se rallier (ce qu'il n'a d'ailleurs pas fait en 2007, restant indépendant mais obtenant le soutien de la majorité présidentielle). D'autant qu'en IDF, il est plus que probable que la<br /> gauche l'emporte de toute façon. Je ne comprends pas d'ailleurs ce reproche, puisque c'est le même problème avec le mpf, encore plus désormais.<br /> <br /> Vous refaites ensuite l'histoire, accusant NDA d'avoir divisé les "souverainistes" en 2009... Sauf que l'on sait désormais qui a "trahi" de façon incontestable en capitulant en rase campagne: il<br /> s'agit de Philippe de Villiers. J'ai du mal à comprendre comment on peut aujourd'hui en arriver à blâmer NDA pour cela. D'autant que vous évacuez un peu vite l'affaire Ganley, ce trouble<br /> milliardaire favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE, la fin de la PAC, le renforcement de l'OTAN et j'en passe: c'est à mon avis là que se joue la défaite de Philippe de Villiers, ainsi que<br /> dans son positionnement trop droitier.<br /> <br /> A l'inverse, NDA ne s'est jamais perdu dans de telles tréfonds et a toujours su garder un positionnement politique équilibré, transcendant le clivage droite-gauche.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> ce n'est pas le positionnement trop droitier de Philippe de Villiers, lequel a longtemps été à l'origine de son succès, qui est à l'origine de ses déboires électoraux mais son positionnement<br /> "identitaire" adopté lors de la campagne présidentielle 2007!<br /> <br /> Ce que l'on pouvait reprocher à Ganley était trop flou pour ne pas accepter l'entente souverainiste de la part de NDA et c'est pourquoi son rôle aux européennes a été néfaste.<br /> <br /> Je ne crains pas spécialement que NDA "aille à l'UMP", ce n'est pas trop mon problème, je dis simplement qu'il doit son mandat de député de l'Essone (et non son mandat de maire d'Yerres) à un<br /> accord "tacite" avec l'UMP...et ne lui reproche guère encore une fois.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />