NOUVELLES PERSPECTIVES A DROITE

Publié le par CASTELMAURE


Le Front National vient d'effectuer un véritable retour sur la scène politique, ce que j'avais un peu minoré à l'instar des instituts de sondages même si je pense que son gain de voix entre les deux tours s'apparente plus à une "bravade" de la part de certains de ses anciens électeurs-notamment les "rapatriés" du Sud-Est qui voient à juste titre dans Jean-Marie Le Pen un héros de l'Algérie Française-sachant que le premier tour s'expliquait quasiment uniquement par l'abstention et non par un phénomène de reflux des électeurs de Nicolas Sarkozy de sensibilité "patriote", ce phénomène restant marginal de 4 à 8% des électeurs concernés selon les estimations. Je veux simplement insister sur le double fait que la perte de groupe dans toute la moitié Ouest du pays, d'une part, et la perte globale d'élus encore accentuée par rapport à 2004, mettront inéluctablement le parti dans une situation délicate lors des prochaines élections "nationales".

Reste que si l'on part du principe qu'il s'agit d'un vrai retour sur la scène politique, on ne sait pas encore comme celui-ci va être traduit par les dirigeants.
Soit ceux-ci pensent réellement ce qu'ils martellent à savoir que les électeurs (décidément bien naifs voire bien niais) a vaient vu en Nicolas Sarkozy un vrai Jean-Marie Le Pen en 2007 et qu'ils ont enfin compris maintenant auquel cas ce n'est qu'une parenthèse qui se referme. Bien sûr, ce n'est pas complètement faux à ceci près que, point si idiots que cela, ils savaient très bien qu'ils votaient pour le candidat du "Système" tant décrié (au point que le Menhir avait appelé à l'abstention au second tour alors qu'ils eût pu donner au moins le "bénéfice du doute") et, surtout, AVANT D'ETRE DES DECUS DU SARKOZISME, ILS ETAIENT DES DECUS DU LEPENISME. Or, si le FN tient ce positionnement absurde en profitant de ce rebond apparent pour le confirmer, les choses resteront au mieux en l'état sachant que, compte-tenu de la dyamique de la gauche et de la récupération d'éléments droitiers par Dominique de Villepin, un 21 avril 2002 a peu de chances de se reproduire (12% de l'électorat avec 53% d'abstention ne suffisent sûrement pas pour cela d'ailleurs!). Et même si le résultat reste "honnête", le Front National ne s'en retrouvera que davantage confronté à son problème de "positionnement" qui l'écarte d'autant plus des responsabilités qu'il n'y aura plus d'élus au scrutin proportionnel dans quatre ans (je ne compte pas ici les élections européennes en raison de la faible audience du Front national et du nombre de moins en moins important d'eurodéputés français à tel point que ce mandat n'est accessible maintenant qu'aux dirigeants). De toutes façons, il faut considérer qu'un électorat  qui a fait preuve de volatilité comme ce que j'appelle l'électorat droitier effectue bien souvent un reflux après le flux.
En effet, soit l'on considère que la "dédiabolisation" initiée par Marine a bien fonctionné, d'une part, que le Menhir vient de réussir sa "sortie de vie politique" d'autre part et, à ce moment-là, tout espoir est permis. Même si Marine a davantage travaillé un électorat moins "UMP-compatible" dans les anciens bassins miniers du Nord, l'image plus "soft" qui a ridiculisé ses opposants internes à l"extrême-droite", qu'il s'agisse des identitaires, du Parti de la France ou du Parti Populiste-et l'abandon des dérapages comme tout simplement l'éclipse de son père peuvent laisser espérer un changement de situation même si le résultat concret de ce changement nécessaire, se traduisant par des acords électoraux comme dans les autres pays d'Europe, reste bloqué pour l'instant par les refus d'alliances et les consignes d'abstention intempestives.


Pourtant, si l'on part du principe que c'est davantage "l'ouverture à gauche" que les réformes elles-mêmes-j'en veux pour preuve la popularié de François Fillon-qui sont visées, l'on constate clairement aussi bien l'émergence d'une dissidence "interne" de la part d'anciens soutiens de Nicolas Sarkozy 2007 comme le CNI qui, par l'intermédiaire de Debout la République, se rapproche de Dominique de Villepin mais aussi l'émergence d'une "aile droite de l'UMP"qui existait déjà et tenait déjà des positions compatibles avec le programme du Front national sur les charges, le "patriotisme industriel" ou même l'insécurité comme le maire de Nice Christian Estrosi-dont l'ancien adversaire aux municipales et ancien maire Jacques Peyrat n'a pas peu contribué au résultat de Jean-Marie Le Pen- et qui, maintenant, tiennent des positions critiques à l'encontre du chef de l'Etat notamment sur l'"ouverture à gauche" comme les souverainistes Jacques Myard ou Lionnel Luca bien sûr mais aussi le très "droitier" Thierry Mariani, candidat-fusible des élections régionales de PACA qui ne s'en est pas tiré si mal que cela d'ailleurs!
Que ce soit au niveau de l'UMP elle-même ou au niveau d'une dissidence qui reste à définir, une voie s'ouvre vers la concrétisation du voeu de l'ancien député Jérôme Rivière exprimé dans "la droite la plus bête du monde" et, quoiqu'il arrive, Nicolas Sarkozy sera obligé de jouer une stratégie ou tenir un créneau entre l'électorat droitier et l'électorat centriste qui offrira fatalement un créneau à, si c'est lui, Dominique de Villepin sans exclure des négociations en vue des élections législatives.

Cela peut se passer de toutes façons d'aileurs quelle que soit l'attitude du Front national puisqu'il n'y aura plus d'élections proportionnelles mais ce serait mieux tout de même que le tabou soit brisé, ne serait-ce que pour enlever la tentative du "hors système" comme l'a inopportunément essayé Philippe de Villiers pour l'élection présidentielle 2007
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