LA GREVE VA EXACERBER LE CLIVAGE DROITE/GAUCHE EN VUE DES PRESIDENTIELLES

Publié le par CASTELMAURE

                          Alors que l'affaire Woerth-Bethencourt puis, plus récemment, l'affaire Kerviel, ainsi que,plus généralement, les problématiques liées à la crise financière auraient plutôt tendance à décrédibiliser la "droite" euromondialiste auprès de l'électorat droitier, les appels irresponsables à des grèves et des grèves "reconductibles" qui plus est au mépris de l'esprit du "service minimum" auraient désormais davantage tendance à refavoriser le clivage droite/gauche à l'approche des élections présidentielles 2012 et ce, d'autant plus que l'"ouverture à gauche" sera vraisemblablement terminée dès le prochain remaniement, du moins nous l'espérons.

 

Je ne m'étendrais pas outre mesure sur le contexte budgétaire où la crédibilité de la France semble désormais engagée auprès des marchés et où, au moment où notre pays qui avait bien résisté à la crise semble "décrocher" de plus en plus par rapport aux autres bénéficiaires de la note "AAA" car ce qui a justement fait sa capacité de résistance face à la crise financière devient justement sa faiblesse dans un contexte où l'endettement public s'approche d'autant plus du seuil d'inefficacité des politiques de relance qu'il est détenu aux deux tiers par des investisseurs étrangers qui n'ont certes pas intérêt à voir l'Etat-Providence s'écrouler...mais peut-être pas non plus à lui prêter de l'argent à de trop faibles taux d'intérêt pendant trop longtemps comme c'est le cas aujourd'hui!

 

                                         Toujours est-il que cette "nouvelle"-j'entends ici dans le caractère "inquiétant"-donne budgétaire influe logiquement sur la politique gouvernementale dirigée par François Fillon d'autant plus que, de plus en plus affranchi de la tutelle présidentielle, celui-ci n'a jamais caché sa réticence face aux politiques de "relance"-qu'il a accepté de mettre en place dans un contexte de volontarisme politique affiché par l'Elysée notamment lors de la présidence française de l'Union européenne- et son opinion comme quoi les "politiques de rigueur" sont devenues nécessaires. Nonobstant les problématiques européennnes que le contexte atténue pour l'instant-car on imagine bien que les Allemands ne paieront pas pour tout le monde à moyen terme-,ceci s'avère d'ailleurs d'un réel bon sens, étant donnée la structure économique "keynésienne ouverte" qui veut que la "relance" profite désormais essentiellement aux économies des "pays émergents"-c'est d'ailleurs une donne nouvelle pour le courant "souverainiste" qui s'y adaptera ou non autrement qu'en prônant une "création" monétaire nationale- et que, au sein de l'économie nationale, elle accroît désormais davantage la dette que la "richesse" artificielle que constitue le P.I.B.

 

Or, ce "bon sens", la gauche française ne l'a pas et les syndicats encore moins qui lancent des appels à la grève qui peuvent s'avérer drâmatiques pour la crédibilité de l'Etat auprès des marchés.

 

                         C'est donc la droite institutionnelle qui, adoptant opportunément une posture sécuritaire qui va finalement de pair avec l'amenuisement de l'assistanat pour l'électorat droitier, qui récupère ainsi son électorat et ce, d'autant plus que les grèves vont rendre les syndicalistes rapidement odieux pour la population et que le Front national, doublement empêtré dans la guerre interne et le risque de perdre ses élus régionaux dans trois ans, est d'autant moins capable d'exploiter la situation qu'il n'est pas crédible sur ces questions de réformes de l'"Etat-Providence" car l'on voit mal comment retirer la nationalité française à ceux qui l'ont déjà..et avec quels moyens publics!

 

 

Que Philippe de Villiers entre au Gouvernement ou que son dauphin devenu rival Bruno Retailleau prenne la présidence du conseil général de la Vendée, leur place à tous deux ainsi qu'à toute la mouvance réside dans un élargissement du courant "Droite Populaire" aux élus "conservateurs" des régions de l'Ouest dont ils n'ont pas peu contribué au dynamisme économique local. La question de "l'ouverture à droite" n'est pas de savoir si cela va permettre de récupérer l'électorat "hors système" du Front national mais si cela sera suffisant pour-comme en 2007 quoiqu'en disent les frontistes pour se "rassurer" sur la capacité de récupération de la droite institiutionnelle- conserver à la droite institutionnel un certain électorat "droitier", partageant les idées de la droite nationale sans son positionnement, et qui manquerait au(x) futur(s) candidat(s) frontistes pour reléguer défintivement le cas du "21 avril 2002" au rang d'exception historique..

 

Encore que l'exception résidait ici plutôt dans le niveau de l'abstention et dans la mise à l'écart (doubelement calculée?)de Charles Pasqua par Jacques Chirac moins de trois ans après le triomphe de la liste souverainiste aux élections européennes de 1999.

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