EN REFUSANT L'APPEL A L'"UNION DES DROITES" DE CHRISTIAN VANNESTE, MARINE LE PEN MONTRE A L'ELECTORAT QUE C'EST LE FRONT NATIONAL QUI REFUSE L'ENTENTE AVEC "DROITE POPULAIRE" ET NON L'INVERSE

Publié le par CASTELMAURE

Malgré une "dédiabolisation" plutôt réussie, il est un point sur lequel Marine Le Pen ne semble pas vraiment remettre en cause l'absurde héritage de son père qui a fait du Front national un parti purement "protestataire" avec toujours moins d'élus-les dernières élections régionales n'échappent pas à cette règle- et jouant la carte de la "victimisation" permanente par rapport à une "droite institutionnelle" considérée comme un bloc et qui ne voudrait pas d'accord avec l'"extrême-droite.

Il faut bien sûr faire l'impasse à ce sujet sur l'appel à l'"union des patriotes" de 2007 destinée notamment à Philippe de Villiers lequel, confronté aux conséquences de son erreur stratégiquen ne saura pas répondre que son acceptation le couperait non seulement de la Vendée-son seul fief électoral réel-mais aussi des zones à forte concentration d'"électorat droitier" que les courants souverainistes ont pu ponctuellement syphonner, parfois effectivement au détriment du Front national mais, comme pour le cas Nicolas Sarkozy 2007 via l'ancien pasquaien Henri Guaino, c'est la question de la préférence de la copie à l'original qui doit être posée plutôt que la question du "vol" des électeurs qui "n'appartiennent" à aucun parti!

 

De toutes façons, le député du Nord, co-fondateur de "Droite Populaire" Christian Vanneste vient clairement d'enlever cet argument aux défenseurs de la victimisation frontiste en appelant à l'"union des droites" et, contrairement à Philippe de Villiers en 2006, c'est bien Marine Le Pen qui se trouve "piégée" en l'occurence puisque la dénonciation de l'ostrascisme ne peut pas s'appliquer, du moins pas s'appliquer à tout le monde au sein de la "droite institutionnelle" ce qui au mieux ruine l'argument d'une U.M.P. "euromondialiste" prise comme un "bloc" n'utilisant un discours patriote que pour "voler" l'électorat dont le Front national est en quelque sorte "propriétaire"!

 

C'est que la continuité de son père passe pour Marine dans le fait d'empêcher l'émergence de cadres bien implantés localement et ce, souvent grâce à "l'union des droites" afin de conserver le monopole si bien que, paradoxe déjà observé avec les mégrétistes, les dissidents gollnischiens se retrouvent piégés entre leur dénonciation de la "dédiabolisation" et leur positionnement plus "droitier" ne serait-ce que pour conserver quelques élus!

 

Cette question lève un voile sur le paradoxe Marine qui a fait le choix de l'ancien électorat communiste des bassins miniers du Nord-peut-être davantage "hors système"- que de l'ancien électorat "droitier" du Sud-Est qui "bascule" régulièrement sur des formations de la droite institutionnelle, à la faveur d'un discours ou de candidats de tendance "droitière" car c'est bien dans le Sud-Est que des cadres frontistes ont toujours été tentés par "l'alliance des droites" allant parfois jusqu'au départ du Front national comme certains maires de grandes villes tandis que "Droite Populaire" pourrait "profiter" de la fin de non-recevoir de Marine Le Pen pour assurer leur fin de carrière politique compromise par l'entrée en vigueur prochaine du nouveau scrutin "territorial" en rejoignant une formation "droitière" correspondant d'ailleurs davantage à ce qui reste de leur électorat.

 

Si Marine , car je pense qu'elle triomphera électoralement tout de même d'un Bruno Gollnisch pénalisé par son déficit d'audience médiatique même si cela doit occasionner une perte supplémentaire d'élus et de réseaux pour son parti refuse cet appel émanant d'un des principaux cadres de "Droite Populaire", elle contribuera effectivement à faire de ce collectif "droitier" un "remplaçant" du M.P.F. en tant que récupérateur potentiel de voix frontistes-encore faut-il préciser que ceux qui ne votent pas ou plus Front national ont peut-être une raison qui mérite d'être étudiée intelligemment- au lieu d'en faire un allié potentiel dans le sens d'une recomposition de la droite.

A ceci près que, contrairement à un Philippe de Villiers qui n'a jamais vraiment su dépasser le cadre électoral de la très modérée Vendée-d'accord dans l'application locale des idées mais pas dans leur défense nationale- que lors d'élections "européennes" où il apparaissait l'allié d'autres personnes et réseaux de la droite "euroréaliste", "Droite Populaire" est constituée d'élus implantés dans des régions où le Front national a toujours été relativement "fort" électoralement mais où surtout il a longtemps-et un peu aussi aux dernières élections régionales-canaliser un certain électorat "droitier" susceptible aussi de voter pour des cadres comme M.Estrosi ou M.Falco!

 

Si Marine ne veut pas d'accords avec "Droite Populaire", qu'elle prenne acte qu'elle en patira beaucoup plus qu'un défaut d'accord avec l'ancien président du conseil général de la Vendée en raison des circonstances de géographie et de sociologie électorale qui veulent que les électeurs "indécis" entre Front national et droite institutionnelle se trouvent le plus souvent précisément...dans les circonscriptions des élus de "Droite Populaire". En d'autres termes, l'électeur "droitier" du Sud-Est ou d'ailleurs préfèrera celui qui tend la main à celui qui la refuse et, avec le décès imminent des anciens "rapatriés" qui voient en Jean-Marie Le Pen un ancien défenseur de l'Algérie Française, ce refus pourrait entraîner la chute du Front dans le quart Sud-Est de la France après son éradication de la moitié Ouest observée aux dernières régionales! Et les candidats aux élections législatives, à partir desquelles sont calculées les aides d'Etat, se bousculeront encore moins qu'en 2007 compte-tenu de la prochaine perte de mandat local (déjà intégrée dans la moitié Ouest) et des difficultés prévisibles d'atteindre les 5% pour des candidats dépourvus de réseaux locaux.

 

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