BOMPARD QUITTE LE MOUVEMENT POUR LA FRANCE : LEVEE DES OPACITES CONCERNANT SON ROLE DEPUIS 2006 ET MEME AVANT?

Publié le par CASTELMAURE

La nouvelle à laquelle tout le monde d'attendait vient d'arriver : le maire d'Orange et tête de liste de la Ligue du Sud Jacques Bompard vient d'annoncer son départ du Mouvement Pour la France, non sans avoir réclamé de Philippe de Villiers une intervention quant aux propos d'Eric Besson indiquant que, selon lui, la nation française était purement volontariste et, à l'exclusion de tout "métissage". Nonobstant le fonds comme quoi ce dernier avait tort sur le côté purement "volontariste" de la nation française mais raison sur le fait que le "métissage" peut et doit être permis au sein de l'identité nationale "française", je me bornerai à effectuer un retour sur le rôle réel et opaque du maire d'Orange au sein du Mouvement Pour la France depuis l'automne 2006, au moment de la vague d'insécurité qui toûcha tragiquement la plupart de nos banlieues.

En insistant sur le côté "métissage" et, ce même si l'on n'est pas d'accord avec la vision quelque peu utopique-inspirée de Renan-qu'affiche Eric Besson en l'occurence, Jacques Bompard affiche ici un certain "racialisme" qui expliquerait sans doute son rapprochement finalement récent avec les "identitaires" et qui n'allait pas de soi quand on connaît le parcours de celui qui, ancien militant d'Algérie Française, comme Jean-Marie Le Pen-or, le fait même d'être partisan de l'Algérie Française excluait presque une idéologie raciale ou, je dirais plutôt "ethnodifférencialiste" par nature-, a avant tout rompu avec le Front national suite aux élections régionales de 2004 un peu pour les mêmes raisons que les anciens maires de Nice et Toulon Jacques Peyrat et Jean-Marie Le Chevallier et, bien d'autres avant eux depuis Pascal Arrighi et Yann Piat pour citer deux exemples dans la partie "occidentale" de la PACA.
A savoir un refus du "jusqu'au boutisme" du Menhir qui excluait toute négociation avec les élus de courants souverainiste, droitier ou conservateur (par exemple : l'ancien préfet Jean-Charles Marchiani) devenus à partir de 2002 "l'aile droite de l'UMP". Or, l'élection présidentielle de 2007 mais aussi les premiers sondages pour les élections régionales de 2010 le prouvent, il y a en PACA une porosité des électorats telle que même une bonne partie de l'ancien électorat frontiste correspondait en fait à un électorat droitier soucieux de vaincre la gauche. Et d'avoir des résultats concrets ce qui conduit à la deuxième raison comme quoi, comme d'autres, M.Bompard reprochait à juste titre à M.Le Pen son mépris des choses concrètes, des affaires locales, de l'implantation et du bilan local et l'on peut sérieusement imaginer que c'est à cause du bilan vendéen de Philippe de Villiers que Jacques Bompard a rejoint le M.P.F. dans le sillage de la campagne referendaire de 2005 comme beaucoup d'anciens militants frontistes.


Nous savons que ce reproche du mépris des affaires locales est aussi exprimé par les "identitaires" , récemment encore à propos d'une erreur grossière du Menhir sur le prétendu côté provençal de Nice, qui dénoncent de la part de ce dernier un certain "jacobinisme" que nombre de courants de la "vieille droite nationale" , à commencer par les maurrassiens, partagent aussi et c'est un peu la culture politique de M.Bompard. Mais c'est le côté "ethnico-culturel" très spécifique aux identitaires, sorte de recyclage "populiste" des idées nauséabondes de la "Nouvelle Droite" qui a davantage retenu l'attention des media au moment du ralliement de M.Bompard au M.P.F. Et qui pourrait leur en vouloir puisque, sous l'inspiration du jeune opportuniste Guillaume Peltier en qui Philippe de Villiers avait placé tous ses espoirs dans son pari sur la non-présentation de Jean-Marie Le Pen à l'élection présidentielle, le M.P.F. se mettait non seulement à recycler ces idées "ethno-différentialistes" ou "ethnico-culturelles" de manière d'autant plus voyante que Philippe de Villiers affirmait à l'époque-et de la manière la plus caricaturale possible- avoir "rompu" avec le "Système" et avec "l'UMPS", décrédibilisant au passage ses anciens engagements qui suscitaient pourtant l'admiration de M.Bompard.

En réalité, l'histoire de ces courants est plus ancienne que cela puisque, ayant infiltré la jeunesse du Front national à l'époque, ils ont largement soutenu -et un peu manipulé-Bruno Mégret dans sa rupture avec le Front national à partir d'une motivation un peu à l'opposée de celui de M.Mégret au départ-une plus grande "respectabilité" apparente et un minimum d'accords avec la "droite classique- à savoir une vision davantage "ethnique" et "européenne"-dans un sens ethnodifférentialiste-que M.Le Pen qui affichait un côté un peu  trop "colonial-c'est d'ailleurs vrai bien que les media l'ignorent-à leur goût.  Après plusieurs scissions, dont celle du Parti Populiste de Franck Timmermanns, ces apprentis "identitaires" ont profité de la campagne présidentielle de Philippe de Villiers et des pleins pouvoirs confiés par ce dernier à Guillaume Peltier pour essayer d'impulser cette ligne au Mouvement Pour la France avec le résultat que l'on connaît. Comme ils ne sont pas très honnêtes intellectuellement, ils essaient aujourd'hui d'expliquer que les "déboires" actuels du mouvement villiériste sont liés à son rapprochement-certes dans de mauvaises conditions et " à contrecourant" par rapport à ce dernier positionnement, Guillaume Peltier s'étant d'ailleurs très bien adapté à ce nouveau changement-avec la "majorité" alors que c'est bien la ligne "identitaire" adoptée par Philippe de Villiers en 2005-2007 qui est à l'origine de la catastrophe électorale du 22 avril 2007 qu'ils ont oublient un peu trop facilement.

Et Bompard dans tout cela? A-t'il raison lorsqu'il indique aujourd'hui devant ses amis-ou plutôt ses "alliées de circonstance" car les "identitaires" ont l'habitude de trahir leurs soutiens et ils le feront probablement avec le maire d'Orange, je suis prêt à le parier-d'affirmer que son ralliement au MPF s'inscrivait dans le cadre de la malheureuse ligne "identitaire" adoptée par Philippe de Villiers à la rentrée 2005 ou, ce qui n'est pas pareil du tour, dans le cadre du mépris de Jean-Marie Le Pen pour le travail d'implantation local mêlé d'inéluctables "compromissions" que l'on ne retrouve évidement pas chez le Président du Conseil Général de la Vendée au bilan local-nous parlons bien du bilan local de manière stricte-flatteur? Ou un peu des deux?

Tout est possible mais le fait est que, en se lançant dans la bataille des élections régionales sur une ligne "identitaire" et non sur une ligne "droitière-plus conforme à l'esprit des anciens électeurs frontistes de la région-, M.Bompard ne peut que nuire à M.Le Pen, clairement menacé pour le coup de ne pas atteindre la fameuse barre des 10% au premier tour sachant que son retour en PACA où il ne s'est pas présenté en 2004 ne s'effectue pas sous les meilleurs auspices avec ses cadres locaux et ce, au profit de la majorité UMP qui, si elle affiche des personnalités aussi "droitières" que M Mariani ou Falco voire Luca, aura des chances de "rafler" la mise au second tour face à la gauche.

Pour le plus grand profit de l'électorat droitier et je m'en félicite! Finalement, allez Monsieur Bompard!
N'oubliez pas que, mais là je ne m'en félicite pas, M.Pasqua avait servi la réélection de M.Chirac en 2002 en le privant de sa base "droitière" suite à son succès non exploité de 1999!
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L
<br /> Castel, pourquoi as-tu déserté le forum depuis si longtemps?<br /> Nous avons besoin de ta science et même ton ami kpmpf a mal tourné.<br /> S'il te plait: reviens!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Bien que je craigne fort que ce message comporte un aspect ironique, je ferais comme s'il n'en était rien et rappellerai simplement que mon compte a été désactivé, chose que jeviens de constater et<br /> qu'il vous appartient de "régulariser" cet aspect.<br /> Il est vrai que l'évolution brutale de kpmpf m'attrise à titre sentimental mais il faut reconnaître à sa décharge qu'il n'est pas le seul à imaginer que les résultats électoraux de 2007 ont une<br /> incidence sur le poids politique...beaucoup plus que la place que l'on occupe dans la majorité! C'est un sophisme et, comme le reconnaît pour le coup Le Marchand, le MPF n'a pas trop mal négocié<br /> ses places.<br /> Ce que je reproche le plus à Philippe de Villiers est d'avoir définitivement rompu les amarres avec l'excellent Bruno Retailleau!<br /> <br /> <br />
D
<br /> Pour le plus grand profit de l'électorat droitier et je m'en félicite! Finalement, allez Monsieur Bompard!<br /> N'oubliez pas que, mais là je ne m'en félicite pas, M.Pasqua avait servi la réélection de M.Chirac en 2002 en le privant de sa base "droitière" suite à son succès non exploité de 1999!<br /> Je ne comprend pas en quoi M.PASQUA a privé M.CHIRAC de sa base"droitiére"<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Ayant peu apprécié la dissolution râtée de 1997 et l'arrivée de la gauche aux commandes, Pasqua incarna face à Chirac une forme de dissidence "droitière", jusqu'à la constitution d'une liste<br /> souverainiste aux européennes de 1999, puis la tentative de "création" du R.P.F. et de présentation à la présidentielle de 2002.<br /> Dans ces conditions, le soutien "droitier" de Pasqua à Chirac en 2002 n'a pas été celui que la discipline partisane aurait exigé et celui de 1995. Il est évident que ce déficit de soutien se<br /> traduisit en termes électoraux.<br /> Rien ne permet d'affirmer que l'électorat "Pasqua" de 1999 se soit rabattu sur Le Pen 2002 mais si l'on fait un comparatif des résultats, cela correspond très bien et permet d'expliquer largement<br /> le 21 avril 2002.<br /> A l'époque, on a considéré que la liste Pasqua/Villiers avait "siphoné"l'électorat du FN en 1999 mais il y a une autre façon de l'interprêter : que le FN avait déjà commencé son déclin suite à la<br /> scission et que 2002 s'expliquait par une récupération ponctuelle et exceptionnelle d'électorat droitier par Le Pen.<br /> <br /> <br /> <br />