LEGISLATIVES PARTIELLES: LA CRISE INTERNE A L'U.M.P. NE COMPORTE PAS D'IMPACT ELECTORAL/ MARINE LE PEN RECONNAIT LE PROBLEME DE DEFICIT D'IMPLANTATION LOCALE DE SON PARTI

Publié le par FRANCO-NAVARRAIS

                     Après une tragi-comédie de plusieurs semaines ayant légitimement dégoûté nombre de militants U.M.P. déjà échaudés par la défaite de 2012, laquelle n'a fait que succéder à un ensemble de défaites électorales- sauf aux élections européennes en raison d'un positionnement frôlant le souverainisme économique-, trois élections législatives partielles sont venus amenés un "test" à l'éventuel impact électoral d'une situation en partie propice à l'éclatement du principal parti d'opposition.

Il en résulte que, soit effet de désillusion face aux premiers actions du nouvel exécutif-s'étant traduit peut-être par une forte abstention habituelle à des élections partielles- soit, c'est ce que je n'hésite pas à avancer, absence totale de lien de cause à effet entre succès et union de la droite parlementaire contrairement à ce qui paraîtrait logique, les deux députés sortants s'en sont très bien tirés notamment un Patrick Devedjan  désormais en position de force dans son département par rapport au clan Sarkozy-Balkany.

Dans la très droitière circonscription de l'Hérault où l'hispano-gauchiste Dolorès Roque avait été élue en juin à la faveur d'une triangulaire avec le représentant du Front national Guillaume Vouzellaud-je renvoie ici la responsabilité de cette élection aussi bien au F.N. qui n'hésite pas à faire battre des cadres de la "Droite Populaire" qu'aux "anti-accordistes" forcenés de l'U.M.P. ayant longtemps conservé une désastreuse influence comme N.K.M."-, la forte abstention entraînant mécaniquement l'élimination frontiste, le  candidat U.M.P. Elie Aloub parait cette fois largement en mesure de l'emporter. Ce n'est pas plus mal car cela limite à deux ou trois le nombre des députés de gauche élus grâce à des triangulaires avec le Front national, puisse-t-il en être de même aux élections municipales!

 

Certes, comme l'indique Marine Le Pen, les résultats du Front national n'ont pas baissé en termes de "score", ce serait plutôt les candidats de l'actuelle majorité, qui avaient le moins à perdre, qui ont enregistré une  cuisante défaite. Il n'empêche que la baisse en nombre de voix absolu traduit bien l'absence d'implantation locale du Front national qui l'empêche structurellement de transformer ses résultats obtenus "dans la foulée" de l'élection présidentielle, même si l'année 2002 s'était traduite par un effondrement dès les élections législatives.

Je regrette d'ailleurs fortement qu'une nouvelle élection n'ait pas eu lieu à Hénin-Beaumont mais, d'un autre côté, je craignais que Marine passe plus loin de la victoire cette fois-ci en raison de sa perte inévitable d'audience dans le contexte de début d'exercice de l'exécutif socialiste dont l'échec se caractérise surtout dans la sphère économique.

Cela l'aurait médiatisée renforçant ainsi la dimension lepénienne du parti sans faire perdre pour autant un siège à la gauche socialo-communiste dans son ancien fief partiellement ébranlée par l'affaire Delongeville.

 

                Toujours est-il qu'en voulant augmenter l'implantation locale du Front national, elle a déjà accompli un "grand pas en avant" par rapport à son père qui a toujours systématiquement bridé les personnalités locales à succès au point de les pousser au départ sous le fallacieux prétexte d'un positionnement plus "ouvert" à l'électorat droitier de ces cadres du Sud-Est de la France. Reste que Marine ne parle peut-être pas de cette région-là d'une part et n'exclue pas d'autre part aussi des accords avec des anciens "dissidents" du parti d'"extrême-droite", n'excluant pas d'éventuelles "réconciliations" comme avec l'ancien maire de Nice Jacques Peyrat. En fait, peut-êtrel laissera-t'elle tout simplement les cadres locaux, notamment son compagnon Louis Aliot qui avait d'ailleurs fait un geste aux dernières législatives à Perpignan se débrouiller pendant qu'elle concentrera ses efforts sur la cité emblématique- tant au niveau de la corruption politique que de la percée lepéniste en terre ouvrière-d'Hénin-Beaumont, "profitant" cette fois d'un statut d'opposant au Parti Socialiste qui pourrait se généraliser à l'ensemble des friches industrielles suite au désastre de Florange dont elle espère sans doute profiter aussi bien que la "gauche de la gauche" et plus que l'U.M.P. qui, si elle était prête à améliorer la compétitivité des entreprises nationales, n'était pas prête pour autant à mettre de l'argent public dans le sauvetage de Godrange, c'est le tort politique de cette dernière d'avoir préférer sauver les banques que les usines.

 

En attendant, cette problématique de l'implantation locale devrait permettre aux élus locaux droitiers de "surfer" sur l'échec économico-social de la gauche, tandis que les listes alternatives de droite, aussi bien "droitières" proprement dites qu'affiliées à la tendance de M.Borloo, devraient "jouer le jeu" de la défaite de la gauche au second tour, maintenant en tout cas celles qui ne joueraient pas ce jeu en-deça des 10% et, dans la moitié Ouest, l'on pourrait assister à une "reprise en main" de l'électorat démocrate-chrétien au détriment d'une gauche peut-être d'ailleurs elle-même divisée et incapable d'assurer l'homégénéité entre revendications écologistes et revendications de la gauche de la gauche. Mieux, la pluralité des droites liées à l'enracinement et à la plus forte dimension "terrienne" de ses élus-à rebours d'un appareil à la fois technocratique et libre-échangiste" et prenant acte de l'importance de la perte du créneau "régionaliste" voire "environnementaliste" dans les régions à forte identité (je pense à la défaite de M.A.M. en Pays Basque), pourrait permettre de marginaliser des listes proches du "pouvoir" en "râtissant large".

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