DIFFICULTES FINANCIERES A L'UMP SUITE AU REJET DES COMPTES DE CAMPAGNE SARKOZY 2013: DE NOUVEAUX HORIZONS POUR LA DROITE?

Publié le par FRANCO-NAVARRAIS

           Il n'est pas utile de commenter et/ou d'apprécier la décision de la Commission des Comptes de campagne du Conseil Constitutionnel estimant que quelques dépenses- de meeting notamment-de l'U.M.P auraient du être déclarées dans les comptes de campagne du Président-candidat sortant Nicolas Sarkozy.

On peut estimer toutefois que la sanction-à savoir le non-remboursement total des frais de campagne-parait un peu sévère eu égard à la réalité de l'infraction et à en conclure que, comme la justice avec les membres de la "Manif  Pour  Tous", les institutions à la solde des socialistes font évidemment du "deux poids deux mesures", sévères avec les opposants, indulgents avec les partisans.

 

            C'est indiscutable mais, d'un autre côté, on peut espérer que cela ne constitue qu'une "première", je veux dire que d'autres sanctions interviendront par la suite-vers la gauche, je l'espère, car, au vu des multiples condamnations enregistrées sur des cadres et élus du Parti Socialiste, on peut difficilement imaginer que l'occasion ne se présente pas-, et cela permettra de rendre le financement des partis moins tributaire de l'argent public par principe.

 

          C'est cette piste qui me semble intéressante car, pendant longtemps, les dissidences internes à l'U.M.P. se sont tues justement parce que c'était l'appareil qui touchait cette "manne" qui, désormais, n'en est plus une. Des prémices existaient déjà concernant les élections municipales même si, dans les grandes agglomérations, on peut imaginer que l'argent de l'U.M.P. joue un peu, je pense notamment à la capitale où la droite parlementaire se trouve en situation d'opposition et où la controversée "N.K.M." vient d'annoncer comme choix le stratégique 14ème arrondissement. Par respect envers l'électorat droitier-et pas seulement envers la "Manif Pour Tous"-, je me bornerais à espérer que l'opposition ne se ruine pas au seul profit de NKM dans la capitale qui ne me semble paradoxalement pas avoir tant de chances que cela sauf "bombe médiatique" visant la gauche socialiste. On peut imaginer que, concernant les élus bien installés, il sera difficile au parti d'opposition d'exercer une pression sur ces derniers et, dans bien des cas, c'est tant mieux, car ils ont parfois plus le sens des réalités-notamment sur la question des accords pratiques avec le Front national-que les "apparatchiks" du parti.

 

        Mais n'oublions pas que, quelques semaines après les municipales qui, par l'évolution des rapports de force inévitables, auront un impact sur ces dernières, les élections européennes seront l'occasion de rééquilibrer de manière spectaculaire les forces en présence par rapport à celles de 2009 où l'on avait assisté à un affaiblissement inédit des listes "souverainistes", "euroréalistes" et même "nationales".

La question reste encore à ce jour de savoir qui en profitera en plus du Front national j'entends, éventuellement un peu "Debout la République" s'ils savent récupérer un peu du créneau villiériste-l'intervention spectaculaire de NDA au profit des "veilleurs" devant le Palais de Justice allait sans doute dans ce sens-, ce qui pose la question de savoir si les euroréalistes membres de l'U.M.P. ou, en tout cas de la droite parlementaire, auront le courage de profiter de cette situation inédite qui ne leur coûterait pas si cher que cela en raison de la faiblesse du seuil de remboursement des frais de campagne à 3% par eurocirconscription. Le maintien du mode de scrutin normalement défavorable-on l'a vu en comparant 1999 et 2004-pourrait cette fois s'avérer un avantage relatif puisque l'effort pourrait se concentrer sur une ou deux "eurocirconscriptions" en limitant la casse dans les autres. A moins que le Parti Socialiste ne joue clairement la carte du  Front national mais il n'est pas sûr qu'il en tire autant de bénéfice que cela, étant donné la propension de ce dernier à éliminer potentiellement le parti majoritaire dans certains type d'élections, voire à récupérer son électorat au second tour et ce, d'autant plus que les relations du P.S. avec ses alliés sont trop délicates pour lui permettre d'espérer qu'ils ne jouent pas eux aussi leur carte "européenne".

 

       A partir d'un "tour de force" remarquable basé notamment sur la communication à propos du traité de Lisbonne, l'U.M.P. avait réussi en 2009 à empêcher une trop grande "européanisation" du scrutin qui avait tant laissé de chances aux euroréalistes au cours des années 90 et ce, en situation de pouvoir et donc de difficulté. On peut imaginer que ce soit l'inverse cette fois-ci mais sans, je l'espère, que le Parti Socialiste en tire trop de fruits ce qui serait une catastrophe pour la France et pour l'Europe. Le scnenario souhaité d'une droite alternative "rescussitant" la dynamique autonome du "non de droite" de 2005 avec un côte plus intéressant que le "jacobinisme" actuellement défendu par Marine, m'appait plus réalisable quel que soit le cas de figure désormais de par cette difficulté financière du principal parti d'opposition qui ne pourra pas compter sur les européennes pour assoir et consolider la domination acquise-du moins confirmée en 2009-sur les autres formations de droite.

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