LEGISLATIVES 2012 : LA DEROUTE EST CONSOMMEE MAIS QUELQUES ELEMENTS D'ESPERANCE
Alors que les voix s'élèvent au sein de l'U.M.P. pour attribuer la défaite à une quelconque "dérive droitière", il est bon de rappeler certains éléments :
-dans certaines circonscriptions comme la 8ème des Bouches-du-Rhône, la 12ème ou encore la 1ère du Vaucluse, c'est bien le refus d'alliance avec le Front national, certes grâce au refus de discernement de ce dernier devant l'obédience du candidat, qui se trouve à l'origine de la victoire de la gauche
-si certaines personnalités comme Nadine Morano ne l'ont pas emporté, c'est davantage par défaut de crédibilité qu'en raison de ses prises de positions de l'entre-deux-tours, trop récentes et ce, de surcroît dans une circonscription où l'électorat droitier n'était pas surreprésenté
-dans les deux circonscriptions où le Front national s'est retiré, le député U.M.P. sortant a été réélu, ce qui limite le désastre, et, en retour, devant les retraits volontaires du candidat de la ma jorité sortante, le candidat du Front national a bénéficié d'un bon report de voix, certes insuffisant pour l'emporter, face à Michel Vauzelle notamment, mais cela aurait été suffisant avec le soutien de l'appareil U.M.P.
- les deux seuls députés de l'Alliance Blleue Marine ont été élus dans le cadre d'une élection triangulaire et ce, au détriment de la droite parlementaire et non au profit de la gauche finalement
- dans l'Est de la P.A.C.A., où l'on trouve les élus les plus "droitiers" de l'U.M.P. et en Alsace, la droite parlementaire évite la défaite malgré le maintien du Front national
-Jacques Bompard, démarqué du positionnement classique de l'"extrême-droite" est élu facilement en remplacement de Thierry Mariani, élu de son côté chez les "Français de l'étranger"
En revanche, la droite parlementaire subit une sévère défaite en Ile-de-France et dans la moitié Ouest, jusqu'à la très conservatrice Côte Basque, là où justement la concurrence-insuffisante-du Front national n'incite pas les élus de la majorité sortante à la "droitisation'
Alors, certes la "Droite Populaire" perd la moitié de ses députés mais est-ce vraiment à cause du fait que ses députés soient affiliés à la "Droite Populaire" où ne serait-ce pas plutôt à cause de la conduite suicidaire de la formation par les "Parisiens" qui refusent de voir les problématiques subséquentes au véritable électorat de droite, travailleur, provincial et enraciné? Gageons qu'elle constituera un groupe si des ténors trop voyants comme "N.K.M." se mettent à les stigmatiser.
En tout cas, rien qu'à examiner le projet de loi de finances rectificatives et notamment l'abrogation de la "T.V.A. sociale", la catastrophe est au bout du chemin et il faut maintenant que les ténors de la droite apprennent à conserver le terrain du"pays réel" qu'il reste au lieu de dépenser leur énergie à expliquer qu'ils divergent du Front national.
Quant à ces derniers, la réduction à deux du nombre de députés élus grâce à des "triangulaires" au seul détriment de la majorité sortante ne laisse pas entrevoir l'ombre d'une solution émanant d'eux, l'idée de "recomposition de la droite" étant excellente mais l'idée de miser sur le fait que le Front national "passe en tête" dans la plupart des circonscriptions au point de renverser la problématique est absurde. Qui plus est avec, bientôt, des étrangers votant aux élections locales.
Comme en 1998 mais cette fois-ci, il ne peut y avoir ce qui s'est passé entre Chirac et Pasqua après le succès européen de ce dernier en 1998, c'est bien par les accords avec le Front national, qu'ils soient acceptés ou non par l'état-major de l'U.M.P. ainsi que par Marine, que passe la "recomposition de la droite".
En espérant d'ici-là que la gauche n'asphyxie pas fiscalement les bastions de l'électorat droitier.