MOINDRE VAGUE EN MARCHE : TOUT N'EST PAS ENCORE PERDU. AVEC NICOLAS DUPONT-AIGNAN ET MARION MARECHAL

Publié le par CASTELMAURE

      Si l'abstention reste colossale au point d'ôter toute légitimité à la nouvelle majorité présidentielle lorsqu'il s'agira pour cette dernière de prendre des mesures par nature "impopulaires" (ce qui ne nous gêne pas trop, tant nous sommes attachés à la notion de "responsabilité" du politique) et "impulsées" voire "commanditées" par des réseaux ou organisations extra-ou supra-nationales (ce qui nous gêne beaucoup plus d'autant plus que la majorité des députés de ladite majorité sont des néophytes d'une part, et des "bo-bo" non représentatifs, d'autre part), il semble qu'elle n'ait pas exactement touché les mêmes électorats qu'au premier tour.

Les quartiers "conservateurs" dans l'Ouest francilien se sont notamment plus "mobilisés" qu'au premier tour, "oubliant" enfin leur "macroncompatibilité" sociologiquement paradoxale (mais pas tant que cela en fait car, à profession et loisir équivalents, il ne restait que quelques petites évolutions formelles, en matière vestimentaire notamment) mais...pas suffisamment hélas pour sauver Jean-Frédéric Poisson ou permettre l'élection du malgré tout talentueux François-Xavier Bellamy. Oublions donc ces derniers pour l'instant et, regardons comment, comme prévu, y compris dans l'ancien fief villiériste de Vendée (Véronique Besse ne se représentant pas), la vague "Macron" a emporté l'essentiel de l'héritage électoral dit "démocrate-chrétien" issu d'une "réconciliation" entre la République jacobine et les terres réactionnaires sur la base d'un compromis intellectuel "pratique" territorialement ancré...sauf à l'extrémité où l'inclassable Lassale sauve une fois encore son siège dans la circonscription basco-béarnaise ce qui n'est pas pour nous déplaire!

 

L'élection de Marine le Pen était attendue, moins en revanche celle de sa petite poignée de "godillots" représentant a priori la sensibilité Philippot dont le chef sera comme prévu absent de l'Assemblée. Moins surtout l'élection du compagnon fidèle Louis Aliot dont on verra assez vite le choix qu'il fera ni la réélection in extremis de la "grande gueule" Gilbert Collard qui pourrait être avec Aliot la seule personnalité à tenir tête à la Présidente. N'évoquons pas ici Emmanuelle Ménard, dont nous regrettons simplement les propos trop acerbes sur le côté "stupide" de la "sortie de l'euro" (alors qu'il y aurait beaucoup d'autres griefs à reprocher à la ligne Philippot maintenant que la phase électorale se termine) et les personnalités théoriquement compatibles comme le maire d'Orange Jacques Bompard, a priori dans de meilleures dispositions aujourd'hui à l'égard du Front national. Il faut dire que, à part son "voisin" Julien Aubert, ce qui restait de députés "souverainistes" en interne à la "droite parlementaire" (Bompard incarnant de ce point de vue la ligne "villiériste" ou "maurrassienne" associant judicieusement souveraineté et identité) ne se représentaient pas (Lionnel Luca) ou se sont vertement fait battre comme Jacques Myard ce qui, c'est un élément nouveau, fait disparaître le minuscule espoir qui subsistait (Philippe Pémezec n'a pas non plus été élu lui l'ancien député U.M.P. du grand "meeting" de Philippe de Villiers en 2005 Porte de Versailles) de pôle "droitier" ou "souverainiste" en interne au principal parti d'"opposition" (sauf si un Guillaume Peltier venant de récolter les fruits de son ambition amateuriste ou un Eric  Ciotti se souvenant toujours de son adversaire battu Jérôme Rivière, à nouveau battu d'ailleurs sous l'étiquette "Front national" cette fois dans le département voisin cherchait à "ressusciter" une nouvelle forme de "Droite Populaire" avec Julien Aubert mais il est trop de différence entre les trois pour cela).

Il reste Nicolas Dupont-Aignan qui a finalement sauvé son siège et ne semble pas répondre aux "appels du pied" de Louis Aliot pour la constitution d'un groupe parlementaire. Il reste que le président de "Debout la France" revient de loin et a sans doute été échaudé par les conséquences délicates de son "ralliement" à un mauvais moment (juste avant le calamiteux débat de Marine Le Pen) et qu'il a intérêt à "négocier". S'il fait malheureusement aussi l'objet des attaques du S.I.E.L. l'associant à la "ligne Philippot" (je renvoie ici à la déclaration de Karim Outchik qui semble de plus en plus sous l'influence de ceux qui confondent souverainisme et jacobinisme et oublient la complémentarité entre "valeurs sociétales", lutte contre l'immigration et  souverainisme économico-monétaire), il est malgré tout la "bonne personne" qui assurer la "transition" en attendant le retour d'une Marion Maréchal enfin débarrassée de son statut d'héritière de la maison Le Pen. Nous avons déjà  dit que la confusion chez les opposants à Marine le Pen/Florian Philippot en interne à la mouvance entre "stratégie" et "ligne politique" était leur principale faiblesse, ces derniers (et c'est désormais aussi le cas des responsables du S.I.EL.) oubliant que Marine le Pen avait hérité ses défauts de gouvernance (et son extraordinaire propension à l'"auto-stérilisation") de...son père!

Il est vrai que l'hypothèse (improbable mais sait-on jamais) de constitution d'un groupe pourrait changer la donne, "obligeant" justement  Marine Le Pen à "dialoguer" avec les Collard, Ménard, Bompart et, bien entendu, Nicolas Dupont-Aignan tout en assurant des moyens à un nouveau "Rassemblement Bleu Marine" ce qui n'aurait pas été le cas si Marine le Pen avait été la seule députée. Ce serait le scenario idéal d'autant plus que la "sortie de l'euro" (qui a ni plus ni moins que constitué le "remplaçant" du discours "anti-immigration plus ferme dans la "diabolisation") n'est plus à l'ordre du jour et que, de toutes les façons, si nécessaire soit-elle a priori, l'on n'est plus dans une "phase  électorale". Et que c'est en attendant la "gauche dure" (le Parti Communiste devant bientôt faire un "choix cornélien" pour les municipales entre le Parti Socialiste et la France insoumise) qui peut socialement constituer la principale menace pour l'exécutif, si des réformes impulsées trop vite suffisent à provoquer une paralysie du pays.

Mais à droite, sauf peut-être un Eric Ciotti, personne n'est en mesure d'y constituer une réelle opposition et l'on ne voit pas trop en quoi elle consisterait d'ailleurs et c'est pourquoi, en attendant les municipales (cruciales pour la suite; réseaux et implantion locale), ce sont les modalités de constitution du groupe et, ce qui leur sont très liées, la possibilité de ce dernier qui constituent le véritable enjeu.

Conclusion : en attendant les municipales et/ou que la "gauche dure" ne paralyse le pays provoquant la "chute finale" (car les réalités économiques sont toujours là, imposant la nécessité de réformes inacceptables pour la survie d'un système certes plus que jamais tributaire d'une mondialisation dont "La République En Marche" ne sera plus qu'une "chambre d'enregistrement"), ce qui n'est pas encore certain tant le soutien médiatique et financier à "En Marche" a été massif, Nicolas Dupont-Aignan pourrait constituer l'aiguillon cohérent de l'opposition "patriote" en voie de réorganisation...avec Marion Maréchal, nous l'avons dit!

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